Ce fut avant tout le fruit d’une parfaite collaboration ASPA-APEAF. La conférence qui a eu lieu ce mercredi 17 avril au 28 rue des Saints-Pères en présence du premier ministre ivoirien n’aurait en effet pas pu avoir lieu sans l’une ou l’autres des associations, l’une ayant permis les contacts, l’autre l’organisation.​

Ce jour là, Daniel Kablan Duncan semblait de bien bonne humeur, une fois sorti du bâtiment administratif où il était avec le directeur, son équipe et des représentants des associations. Une fois les étudiants et les journalistes installés dans l’agréable amphi Caquot, la conférence a pu commencer par trente minutes d’exposé liminaire sur la situation actuelle de la Côte d’Ivoire. Assez factuel, M. Duncan a pu dresser un tableau plutôt optimiste d’un pays misant sur une croissance à deux chiffres d’ici 2014, dont la sécurité urbaine s’améliore, avec notamment une réforme de l’armée qui a lieu.​

Quand vient le moment d’évoquer la réconciliation – moment de trouble où une manifestante pro-Gbagbo infiltrée dans la salle interrompt la conférence et est évacuée – le Premier Ministre se montre impartial, affirmant « qu’il ne faut pas choisir entre paix et justice ». Évoquant la présence sur des listes pour les élections régionales et municipales d’anciens cadres du Front Populaire Ivoirien (FPI, le parti de l’ex-président Laurent Gbagbo) et d’un cadre de dialogue mis en place entre le gouvernement et l’opposition en Janvier, il a souligné par la suite la priorité axée sur le développement du pays.

Une fois cette présentation terminée, un échange a pu avoir lieu entre le modérateur, Richard Banégas, chercheur et enseignant au Centre d’Études de Relations Internationales et à Sciences Po au sein du Programme Europe Afrique, spécialiste de la Côte d’Ivoire. Les cas des résultats mitigés de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR) présidée par l’ancien Premier Ministre Charles Konan Banny, de la commission nationale d’enquête ou encore de la Cour Pénale Internationale ont pu être débattus.

S’en est ensuivie une séance de questions ouvertes entre l’assistance et le Premier Ministre, durant laquelle les prochaines élections tout comme des cas personnels ont pu être évoqués, à l’instar du témoignage touchant d’une femme dont l’entreprises avait été pillée pendant la crise postélectorale, qui n’avait pas encore été dédommagée, montrant que la reconstruction est toujours en cours.

L’après-conférence a donné lieu alors à une rencontre directe entre M. Kablan Duncan et les représentants associatifs et les élèves ivoiriens de Sciences Po. Un éventuel partenariat entre Sciences Po et la primature voire les autres ministères pourrait ainsi voir le jour d’ici les prochains mois, ce qui serait de bon augure pour les futurs étudiants du programme Europe Afrique ou pour tout amoureux de l’Afrique ! N.M